Le secteur bovin s’attaque à la réduction des émissions de gaz à effet de serre
Les émissions de gaz à effet de serre en Suisse s’élèvent à 46 millions de tonnes d’équivalents CO2 par année (état en 2019) dont 14% proviennent de l’agriculture selon l’inventaire national de l’Office fédéral de l’environnement. Selon Agroscope, trois quarts des émissions de l’agriculture sont produits par les bovins, surtout sous forme de méthane dans l’estomac des ruminants pendant la digestion. Fortes de ce constat, l’interprofession de la filière viande Proviande et l’Interprofession du lait ont chargé AGRIDEA de réaliser une étude pour montrer quelles mesures doivent être prises dans quels domaines pour obtenir un impact maximal. Les résultats montrent qu’il existe quatre leviers principaux.
Amélioration de la gestion des engrais de ferme et additifs alimentaires inhibant la production de méthane
L’étude estime le potentiel de réduction de l’amélioration de la gestion des engrais de ferme à environ 30%. L’utilisation de l’azote contenu dans les engrais de ferme pourrait passer de 60% aujourd’hui à 65% avec des mesures adéquates. La fermentation dans les installations de biogaz ou l’acidification des engrais de ferme permettraient également de baisser les émissions. Enfin, les émissions de gaz à effet de serre pourraient être réduites de manière similaire grâce à des additifs fourragers inhibant la production de méthane.
Augmentation de l’efficacité par la durée d’utilisation et l’élevage
Comme troisième mesure importante, l’étude mentionne l’augmentation de l’efficacité de la détention des bovins, notamment une amélioration de la productivité des vaches laitières et une durée d’utilisation plus longue de ces dernières ainsi que des vaches mères. Selon l’étude, un autre potentiel important de réduction se situe au niveau de l’élevage afin d’atteindre une efficacité alimentaire élevée avec, en même temps, de faibles émissions de méthane.
L’étude montre des possibilités pour continuer à réduire les émissions dans la détention de bovins. Les secteurs du lait et de la viande doivent néanmoins veiller à éviter les conflits d’objectifs. Ils estiment ainsi que les mesures prises au détriment du bien-être des animaux n’ont pas de sens, tout comme l’exportation de la protection du climat en réduisant la production en Suisse et en la remplaçant par des importations.
Conformément à la stratégie de qualité et de valeur ajoutée du secteur agroalimentaire, les branches vont examiner les mesures pour voir si elles sont applicables. Le secteur bovin entend assumer ses responsabilités, même s’il est bien conscient qu’il ne peut apporter qu’une contribution limitée pour résoudre la problématique climatique mondiale. Il estime néanmoins que toute contribution à la réduction des émissions est précieuse pour le climat.